QU’EST-CE QUE LA SANTE MENTALE ?

L’Organisation Mondiale de la Santé propose une définition qui permet de bien comprendre les différentes composantes de la santé mentale :

« Une personne en bonne santé mentale est une personne capable de s’adapter aux diverses situations de la vie, faites de frustrations et de joies, de moments difficiles à traverser ou de problèmes à résoudre. Une personne en bonne santé mentale est donc quelqu’un qui se sent suffisamment en confiance pour s’adapter à une situation à laquelle elle ne peut rien changer ou pour travailler à la modifier si c’est possible. (...) »

Le trouble anxiété généralisée

Le trouble d'anxiété généralisé PDF (49,8 KB) Le trouble « anxiété généralisée » se caractérise par une peur généralisée excessive et persistante (souci perpétuel) à tout propos (travail, santé, avenir, etc...). Cette anxiété peut être continue et d’intensité variable sans toutefois atteindre le degré d’une attaque de panique, ou apparaître en intermittence avec des attaques de panique. L’anxiété généralisée se manifeste par des attentes anxieuses (soucis, inquiétudes, anticipation de malheurs), par des signes de tension physique (tremblements, tensions et douleurs musculaires, agitation), par un hyperfonctionnement du système neurovégétatif (transpiration, palpitations, sécheresse de la bouche, rougissement, besoin d’uriner, diarrhée), et par un état d’hypervigilance.

Les attaques de panique

Les attaques de panique PDF (51,0 KB) Les attaques de panique se caractérisent par d’intenses crises d’angoisse, associées fréquemment à des impressions de catastrophe imminente. Elles se manifestent par des symptômes neurovégétatifs tels que des palpitations, des douleurs thoraciques, des tremblements, des sensations d’étouffement. Les attaques de panique s’accompagnent également de différentes peurs telles que la peur de devenir fou, de perdre le contrôle, de mourir d’une crise cardiaque. Ces attaques de paniques peuvent survenir sans cause apparente et de façon imprévisible ou apparaître dans des situations particulières, ce qui peut entraîner une agoraphobie.

L’agoraphobie/claustrophobie

L'agoraphobie / claustrophobie PDF (51,0 KB) L’agoraphobie est une peur de se retrouver seul, dans un grand espace ouvert (agoraphobie) ou dans un endroit ne permettant pas la fuite (claustrophobie), en d’autres termes dans une situation rendant impossible un secours immédiat en cas de malaise ou d’attaque de panique : la foule, les tunnels, les ascenseurs, les ponts, les transports en commun ou la voiture, les restaurants, les cinémas. La personne souffrant d’agoraphobie ou de claustrophobie hésite à sortir non accompagnée et réduit progressivement ses activités normales (conduites d’évitement).

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC)

Les troubles obssessionnels compulsifs PDF (49,9 KB) Les caractéristiques essentielles de ces états sont des obsessions et des compulsions, reconnues comme pathologiques par la personne elle-même, et s’imposant malgré sa volonté. Quand elle tente de les ignorer ou de lutter contre elles, elle devient de plus en plus anxieuse et tendue.

Les obsessions sont des idées, des représentations ou des impulsions ressenties comme étrangères à l’individu, faisant intrusion dans la conscience de manière répétée, et qui sont jugées absurdes ou répugnantes. Il s’agit par exemple de la peur d’être contaminé par des microbes. Quant aux compulsions, ce sont des comportements répétitifs et en apparence sensés, se déroulant de manière ritualisée. Ces comportements, qui s’imposent à la personne contre sa volonté, ont pour but d’apaiser temporairement l’anxiété, et sont reconnus comme absurdes. Il peut s’agir par exemple de rituels de lavage des mains.

La phobie sociale

La phobie sociale PDF (50,4 KB) Il s’agit d’une peur importante et d’une tendance marquée à éviter des situations dans lesquelles la personne se retrouve exposée en public et dans lesquelles elle a peur de se comporter d’une façon humiliante ou embarrassante : parler en public, manger en public, écrire en présence d’autres personnes, demander ou refuser quelque chose, donner son opinion, par peur d’être mal jugé. La personne reconnaît la nature irrationnelle de cette peur excessive, qui représente pour elle un handicap considérable.

Les phobies

La phobie simple PDF (49,4 KB) On les appelle aussi « phobies simples » ou « phobies spécifiques ». Il s’agit d’une peur excessive et irrationnelle de certains objets, animaux, ou situations : par exemple la peur de l’eau (aquaphobie) ou de l’altitude (acrophobie), la peur des chiens, des serpents, des insectes, des souris ; ou encore peur des espaces clos (claustrophobie).

L’état de stress post-traumatique

L'état de stress post-traumatique PDF (49,6 KB) Un état de stress post-traumatique peut survenir suite à un événement traumatisant (hors du commun) tel qu’une catastrophe naturelle (tremblement de terre, inondation), un état de guerre, des tortures, un accident d’avion, un grave accident de la route, un viol, des abus sexuels, un cambriolage. Il s’agit d’événements qui provoqueraient un état de détresse chez la plupart des individus. L’anxiété post-traumatique peut être immédiate ou différée, c’est-à-dire apparaître des mois ou des années après l’événement traumatisant : la personne revit constamment l’événement, elle est toujours en état d’alerte, présente des troubles du sommeil, des problèmes de concentration, et évite tout ce qui lui rappelle l’événement traumatisant.

Le trouble bipolaire

Le trouble bipolaire PDF (50,2 KB) Le terme « bipolaire » décrit deux états d’âme opposés : dépression et manie. La dépression est caractérisée par un abattement et un accablement profonds. La manie est caractérisée par une surestimation de soi, une activité démesurée, une surabondance d’idées, une accélération de la pensée, un besoin irrésistible de parler, une disparition de l’inhibition dans le domaine sexuel et une prise de risque excessif. Chez le patient bipolaire, on observe une alternance de phases dépressives et de phases maniaques ou hypomaniaques. L’hypomanie est une forme atténuée de la manie. Les différentes phases de la maladie peuvent alterner lentement ou brusquement et durer des semaines ou des mois.

La dépression

La dépression PDF (50,3 KB) La dépression se caractérise par une grande tristesse, une diminution de l’intérêt et du plaisir, une réduction de l’énergie, entraînant une grande fatigue et une diminution des activités, ceci pendant au moins deux semaines. Un épisode dépressif comporte souvent aussi une diminution de la concentration, une perte de l’estime de soi, des idées de culpabilité, des attitudes négatives face à l’avenir, parfois des idées suicidaires, de l’anxiété, une perturbation du sommeil et une diminution de l’appétit.

Les troubles alimentaires

Les troubles de l'alimentation 1 PDF (64,6 KB) Les troubles de l'alimentation 2 PDF (41,6 KB) Il peut s’agir essentiellement d’anorexie ou de boulimie. L’anorexie se caractérise par une perte de poids intentionnelle. Le diagnostic repose sur différents éléments : un poids corporel inférieur à la normale de 15%, l’évitement de certains aliments (ceux qui « font grossir »), une perturbation de l’image du corps, un trouble endocrinien, comme une aménorrhée (absence de règles). Quant à la boulimie, elle se caractérise par des accès répétés de prises alimentaires incontrôlées, associées à une préoccupation excessive concernant le contrôle du poids corporel. Ce comportement conduit la personne à adopter des mesures extrêmes pour neutraliser la prise de poids liée à la nourriture, telles que des vomissements ou l’utilisation de laxatifs, et entraîne d’importants sentiments de culpabilité et une perte de l’estime de soi.

Les troubles sexuels

Les troubles sexuels PDF (52,1 KB) Ils regroupent différents types de troubles ne permettant pas d’avoir des relations sexuelles satisfaisantes. Chez les femmes, il peut s’agir d’un manque de désir (frigidité), d’un manque de plaisir, ou d’une incapacité à atteindre l’orgasme. Il existe aussi d’autres troubles tels que le vaginisme (spasmes musculaires empêchant la pénétration), ou la dyspareunie (douleurs pendant le rapport sexuel). Chez les hommes, il s’agit essentiellement de problèmes d’érection (impuissance ou éjaculation précoce).

Les troubles de la personnalité

La personnalité se définit comme un ensemble d’attitudes, de comportements et de manières de voir le monde, propres à un individu, et qui ne varient que peu avec le temps. En d’autres termes, nous avons tous notre propre personnalité reconnaissable, ou notre « style » particulier. Nous estimons qu’une personne souffre d’un trouble de la personnalité lorsque ce « style » personnel est trop rigide, et donc inadapté à la culture et à l’environnement. Ces troubles entraînent une importante souffrance personnelle, ainsi que des problèmes relationnels répétitifs. La thérapie cognitivo-comportementale a mis sur pied de nombreux outils pour aider les gens souffrant de troubles de la personnalité à développer plus de souplesse dans leurs comportements et à nourrir une attitude plus harmonieuse dans leurs relations.

Les troubles du sommeil

Les troubles du sommeil regroupent l’ensemble des problèmes liés au sommeil, soit les dyssomnies telles que les insomnies (difficulté à s’endormir, réveil pendant la nuit ou réveil précoce), l’hypersomnie (somnolence excessive au cours de la journée non expliquée par une quantité insuffisante de sommeil), les troubles du rythme veille-sommeil (réveil en avance ou en retard), et les parasomnies telles que les cauchemars, les terreurs nocturnes et le somnanbulisme. Nous utilisons au CMPC une approche thérapeutique globale des troubles du sommeil. Celle-ci peut inclure des techniques comportementales telles que la relaxation, la modification des habitudes de sommeil, la restructuration cognitive, l’utilisation d’un carnet de sommeil. Ces techniques peuvent être associées ou non à un traitement médicamenteux.

Le burn out

Burn out PDF (39,9 KB)

« Burn out » désigne un état d’épuisement, ou un état de surmenage, profond du corps et de l’esprit ; un état de vide, de fatigue et de surcharge cognitive et émotionnelle. Les exigences peuvent dépasser les ressources de la personne et mettre son bien-être en danger : conflits, mobbing et des exigences de performance élevées au travail. Des comportements individuels de « workoholic » ; souvent aggravés par des stresseurs dans d’autres domaines de la vie peuvent être à l’origine de ce trouble. Cela conduit à un épuisement émotionnel, physique et une réduction des performances personnelles. Il existe une perturbation de la perception et relation à son entourage, le sujet peut se montrer indifférent, cynique ou facilement irritable.

Les cyberdépendances

Les cyberdépendances sont caractérisées par une utilisation excessive, voire compulsive, des outils technologiques modernes offerts par des plateformes virtuelles (PC, Internet, téléphonie portable etc.). L’offre de jeux ainsi que les activités sur support informatique se développent de manière extrêmement rapide depuis le début des années 90’. Les Cyberdépendants surfent presque de manière ininterrompue sur le net, car ils maîtrisent mal leurs pulsions addictives. Cela entraîne autant de pratiques excessives qui peuvent avoir un retentissement sur l’équilibre de vie personnel, professionnel, économique et l’intégration sociale. A terme ce type de conduite engendre un risque non négligeable de trouble psychique, entre autre d’épuisement émotionnel et physique (Burn-out).

Sur  Internet, les conduites à risque son multiples. Pour certains, il s’agit de rechercher les meilleurs placements boursiers (e-trading) pour des gains à court terme, pour d’autres de skyper toute la nuit, de se connecter sans fin sur des réseaux d’interconnexion sociale comme Xing ou Facebook, de d’adonner à des jeux de stratégie ou à des jeux de rôles comme Second-life ou World of Warcraft, ou encore la pratique des jeux d’argent et de hasard en ligne. Enfin, la consommation compulsive d’images pornographiques représente un autre aspect de cette problématique.

La psychothérapie des cyberdépendances vise tout d’abord à établir les motivations individuelles spécifiques à chaque type de cyber-activité pratiqué. Il s’agit, en règle générale, d’une tentative de fuite devant les exigences concrètes de la réalité quotidienne

Le jeu pathologique

Le jeu pathologique est une trouble caractérisé par une participation et une préoccupation excessives aux jeux d’argent et de hasard. Il est associé à une impossibilité de réduire, de contenir son comportement ludique ou de résister à l’impulsion de jouer ainsi qu'à de fortes tendances à dissimuler à son entourage les problèmes de jeu.
Le joueur pathologique joue trop souvent, joue trop longtemps, mais surtout, engage des mises sans rapport avec son revenu ou sa fortune. La pathologie du jeu est souvent accompagnée d’un état dépressif profond, d’états anxieux et souvent de problèmes d’alcool.

Les conséquences négatives du jeu pathologique comptent parmi les plus graves, selon l’OFSP (Office fédéral de la Santé Publique) – juste après l’alcool, l’héroïne et la cocaïne - dans le domaine des addictions. Les problèmes familiaux (séparation, divorce), l’endettement (dettes – poursuites – faillite), les tentatives pour se fournir de l’argent de manière illégale (faux dans les titres, détournements d’argent) et l’absentéisme sur le lieu de travail ou par rapport à la formation professionnelle sont autant de difficultés existentielles qui viennent aggraver durablement la situation du joueur.

La psychothérapie de la pathologie du jeu vise tout d’abord à établir les motivations psychologiques et existentielles qui poussent les joueurs à jouer de manière excessive. Il s’agit ensuite de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation en fonction du type de jeu d’argent concerné, en demandant par exemple une exclusion volontaire dans les maisons de jeu suisses. Un coaching très précis des finances et du budget du joueur est également l’un des piliers de la prise en charge psychothérapique du jeu pathologique.

Fréderic Soum est actif directement auprès des casinos, en tant que consultant, pour la mise en oeuvre et la validation de procédures de détection des joueurs pathologiques : www.swissgamblecare.ch;

La sclérose en plaques (SEP)

La sclérose en plaque (SEP) est une maladie neurologique chronique et souvent invalidante. Elle est multifactorielle et ses manifestations cliniques sont liées à une démyélinisation des fibres nerveuses de la substance blanche du système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerf optique). La dépression est l’un des symptômes les plus fréquents associés à la sclérose en plaques, à la fois en raison des manifestations pénibles de la maladie, mais aussi à cause des lésions cérébrales caractéristiques de la maladie et de leurs répercussions sur l'humeur. Selon différentes études, on estime qu’environ la moitié des personnes atteintes de SEP sont touchées par la dépression au cours de leur vie. Une excitation psychique (syndrome maniaque) est plus rare mais possible.

L’étude de Mohr (1) et coll. en 2001, a comparé la TCC avec une thérapie de soutien administrée en groupe pour la dépression majeure dans un échantillon médical (patients atteints de sclérose en plaques). Cette étude a observé que la TCC était supérieure à la thérapie de soutien à la fin du traitement, en termes de symptômes et de pourcentage de patients en rémission de dépression. Van Kessel et coll. en 2008 a montré la plus grande efficacité de la TCC, par rapport à une thérapie de relaxation, pour la fatigue dans la SEP (2). L’utilisation d’antidépresseur s’avère parfois nécessaire.

La détérioration des fonctions cognitives est fréquente Elle est présente dans 45 à 65 % des cas selon la littérature chez les patients atteints de sclérose en plaques. Un bilan neuropsychologique est souvent utile. La neuropsychologie établit un lien entre des lésions cérébrales et des fonctions cérébrales.

 

(1) David C. Mohr, Arne C. Boudewyn, Donald E. Goodkin, et al.: Comparative Outcomes for Individual Cognitive–Behavior Therapy, Supportive–Expressive Group Psychotherapy, and Sertraline for the Treatment of Depression in Multiple Sclerosis. Journal of Consulting and Clinical Psychology. 69, (6), December 2001, 942-949.

(2) Kirsten Van Kessel, Rona Moss-Morris, Ernest Willoughby, et al.: A randomized controlled trial of cognitive behavior therapy for multiple sclerosis fatigue. Psychosomatic Medicine, 70, (2), February 2008, 205-213.

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